Radars à 30 km/h : des joggeurs et des cyclistes flashés dans les rues de Paris ?

2021-10-04 2,189

Un piéton peut-il vraiment se faire flasher par un radar ?
Depuis que la vitesse maximale a été abaissée à 30 km/h dans la majorité des rues
de Paris, des Franciliens s’amuseraient à déclencher les radars en courant. C’est
en tout cas ce que laisse entendre une campagne de publicité du magasin de
sport Distance, situé dans le IIIe arrondissement de Paris.

Au début du mois de septembre, le concept store a publié une
vidéo mettant en scène des athlètes déboulant à toute vitesse devant les radars
fixes de Paris, déclenchant ainsi une pluie de flash.  Une opération de communication bien ficelée qui
a fait le buzz sur les réseaux sociaux.

Mais est-ce vraiment réalisable ? « Non »,
nous répond la Délégation à la sécurité routière pour qui seules les structures
métalliques peuvent déclencher les flashs. « C’est plus compliqué »,
nous explique un constructeur français de radars. Selon lui, ce sont plus
généralement les surfaces réfléchissantes dépassant la limite de vitesse
autorisée que le mécanisme repère. « Un runner équipé d’un gilet jaune »
pourrait ainsi, en théorie, se faire flasher.

Mais pour cela, il faudrait courir, au minimum, à 36 km/h,
si l’on tient compte de la marge de tolérance des radars. Un véritable exploit
sportif quand on sait que Kylian Mbappé a été flashé à une vitesse de pointe de
37,6 km/h lors d’une rencontre France-Allemagne en juin dernier. Dans le cas de
la publicité, les sprinters n’ont pas réellement déclenché les radars lors de ce
qui se révèle être une simple opération de communication.

En revanche, pour les vélos, c’est possible. « J’étais
tout seul sur un grand axe, je suis passé devant un radar et je me suis fait
flasher », témoigne un cycliste, les mains fixées sur son guidon. Les
vélos n’ayant pas de plaque d’immatriculation, déclencher un radar n’a donc aucune
incidence, aucune contravention ne sera envoyée. Mais cela peut avoir un effet
pédagogique certain, estime Mario, piétonne parisienne, une manière pour les Parisiens
à vélo « de prendre conscience qu’ils peuvent être dangereux et qu’ils
sont très rapides maintenant », développe la jeune femme.